lundi 23 avril 2012

Danaus plexippus (Le Monarque)



Le Monarque (Danaus plexippus) est un insecte lépidoptère de la famille des Nymphalidae, de la sous-famille des Danainae et du genre Danaus.
C'est un papillon migrateur qui est célèbre en Amérique car il y migre en groupes de millions d'individus sur plus de 4 000 kilomètres1, deux fois par an, d'août à octobre vers le sud (surtout au Mexique), et au printemps vers le nord.

Phéromone et comportement sexuel

Dans le genre Danaus, tous les mâles présentent une paire de pinceaux d'androconies éversibles à l'extrémité abdominale (corema). Ces androconies secrètent une phéromone de cour mâle, la danaidone (2,3-dihydro-7-methyl-1H-pyrrolizine-1-one) ou des analogues aldéhydes. Les androconies sont déployés en vol devant les antennes de la femelle pour inciter celle-ci à se poser et à s'accoupler.
L'origine de ces alcaloïdes pyrrolizidiniques (PA) dans les androconies est assez étrange. Les larves de Danaus s'alimentent sur des Asclepias très toxiques, mais qui ne contiennent pas de PA. Ce sont les mâles adultes qui visitent des plantes à PA (Boraginaceae ou Fabaceae) pour séquestrer les alcaloïdes précurseurs de leurs phéromones: un mâle élevé en serre sans avoir accès à ces plantes est totalement incapable de s'accoupler. La phase finale de la biosynthèse de la phéromone se produit lorsque le mâle introduit ses androconies dans les poches qu'il possède au recto de ses ailes postérieures.
Ces alcaloïdes sont des substances extrèmement toxiques, leur accumulation dans des organes de séduction renforce probablement leur fonction défensive vis-àvis d'éventuels prédateurs (l'hémolymphe des adultes contient également des PA, mais aussi des cardénolides qui proviennent de l'alimentation larvaire). L'utilisation de substances défensives comme aphrodisiaques se retrouve dans d'autres familles de Lépidoptères (Arctiidae).
Contrairement aux autres espèces (notamment Danaus gilippus qui vit à Grenade et à la Barbade), les mâles de D. plexippus possèdent des androconies abdominales et des poches alaires, mais ne sécrètent aucun alcaloïde phéromonal. Les mâles visitent cependant des plantes à PA et séquestrent des alcaloïdes qu'on retrouve dans leur hémolymphe. Lors de la cour, on observe dans 33% des cas un déploiement d'androconies devant la femelle qui semble inciter celle-ci à se poser. Le stimulus efficace est donc inconnu chez D. plexippus, peut-être s'agit il simplement d'une stimulation tactile et visuelle.
De nombreux travaux ont été consacrés à ce type de comportement, chez les Danainae et les Arctiidae notamment. Plusieurs revues bibliographiques sont disponibles: Boppré M., 1984, in The Biology of Butterflies (R.I. Vane-Wright & P.R. Ackery eds.), Academic Press, London, p. 259-275 ; Fitzpatrick S.M. & McNeil J.N., 1988, Mem. entomol. Soc. Can., 146: 131-151 ; Birch M.C., Poppy G.M. & Baker T.C., 1990, Annu. Rev. Entomol., 35: 25-38.


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