mercredi 2 mai 2012

Histoire du diabète et tendances de la recherche



Le diabète occupe une place singulière dans l’histoire de la médecine. Le texte le plus ancien qui y fait mention est le papyrus d’Eber, écrit en 1500 ans avant J-C. A cause de ses symptômes typiques, (urine abondante et sucrée, soif et faim excessives), il a pu être observé et décrit par les plus grands médecins dont Aristote, Galien, Avicenne et Paracelse.
De par sa complexité, le diabète demande une approche pluridisciplinaire (chimie, physiologie, métabolisme, chirurgie, diététique, immunologie, génétique…). Quant à l’insuline, "produit-miracle", elle demeure emblématique dans l’imagerie populaire de la recherche scientifique et elle a valu le prix Nobel de médecine à ses découvreurs.
En attendant la découverte de l'insuline
A la fin du XVIIIème siècle, l’approche chimique prouve la présence de sucre dans les urines et les systèmes d’interprétation de la maladie proposés se basent sur un déséquilibre alimentaire. Au XIXème siècle, les médecins se concentrent sur la présence de sucre dans le sang. Il faut ensuite citer les travaux de Claude Bernard sur la glycémie animale et la production du sucre par le foie.
A la fin du XIXème siècle, Oscar Minkowski met en évidence le rôle majeur du pancréas dans le contrôle de la glycémie. C’est aussi à cette époque que Lanceraux, médecin français, établit nettement la distinction entre les deux formes du diabète.
Découverte du rôle du pancréas et de l'insuline
En 1921, les deux chercheurs canadiens Banting et Best parviennent à purifier l’insuline à partir d’extraits de pancréas. Alors que le diabète de type 1 était quasiment toujours fatal, les premières expériences de traitement réussissent de façon spectaculaire. Un an plus tard, l’insuline est produite industriellement.
Les antibiotiques marquent une autre amélioration considérable en permettant le traitement des complications infectieuses dues au diabète mal équilibré. La recherche se porte aussi sur l’épidémiologie, le dépistage et la prévention.
La nécessité de la prévention et l'émergence de la génétique
Au cours des années 60 et 70, on fait des progrès dans le traitement des complications ophtalmologiques (grâce aux lasers) et rénales (avec la dialyse). On tente aussi les premières greffes du pancréas. La décennie suivante est marquée par la création d’associations de formation et d’encadrement des diabétiques et la mise en place de techniques d’auto-surveillance de la glycémie de plus en plus fiables.
Enfin cette dernière décennie voit l’émergence de la recherche génétique. Le déterminisme du diabète semble clairement plurifactoriel, mais les corrélations identifiées entre certains marqueurs génétiques et le risque de diabète (gènes de prédisposition) ouvrent la voie à des approches prédictives, qui peuvent conduire à des stratégies de dépistage. La compréhension du rôle de ces gènes de prédisposition devrait aussi déboucher sur la mise au point de nouveaux médicaments qui inhiberont, ou au contraire stimuleront leur activité.
La tendance lourde de la fin du XXème siècle est la prise de conscience de la nécessité de la prévention, les traitements du diabète demeurant difficiles et coûteux.

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